mardi 13 janvier 2015
Avis : Epitaph Road de David Patneaude
Résumé :
En 2067, une mystérieuse maladie a anéanti 97 % de la population masculine. Le système et l'ordre mondial se sont effondrés et les femmes ont pris le pouvoir total. Depuis, les grands problèmes de société ont été éliminés : pauvreté, criminalité, guerres, famines ne sont que de lointains souvenirs. Mais il y a un important prix à payer pour cette utopie. A 14 ans, le jeune Kellen le sait bien puisqu'il fait partie de la minorité masculine qui a été asservie. Ses choix de vie et de carrière sont sans cesse limités et contrôlés. Et quand des hommes tentent de reformer des groupes, la maladie réapparaît. Et si cette effrayante peste n'avait rien de naturel et n'était pas due au hasard ?
Mon avis :
Je vais commencer par l'une des qualités de ce roman : le titre Epitaph Road.
Tout de suite je me dis qu'il va y avoir de l'aventure, des voyages parce que bon Road = Route, pour mes amies non anglophones :D
J'ai été intriguée par ce titre qui est très prometteur et dès le premier chapitre, on nous pose l'épitaphe d'un des morts et j'ai adoré. C'est très original et poétique. Mais pour moi, ce titre, cette histoire d'épitaphe pose tout de suite le premier problème : que sont ces épitaphes?
D'accord, une catastrophe mondiale à décimé 98% de la population masculine. Mais qui nous lit ces épitaphes? Qui nous les montre? D'où viennent-elles? Ca, c'est un mystère. Elles sont juste là, point barre. Je m'imaginais, en commençant ce livre, un voyage à travers le pays, une quête de sens où le héro passerait devant ces tombes de fortunes pour nous lire ces épitaphes mais la réalité, c'est que notre héro ne bouge pas franchement de sa petite zone de confort.
Le deuxième problème, justement, c'est que ce titre est mal choisi. Il aurait peut-être fallu l'appeler juste 'Epitaph' parce que franchement, où est le voyage?
Et troisième problème qui en découle, cette couverture est totalement trompeuse à mon sens. On se retrouve dans une communauté de femmes et pas du tout loin d'une ville avec un marcheur solitaire.
Bref, tous ces petits éléments, si minuscules soient-ils, m'ont déjà beaucoup déçue parce que tout ce à quoi je m'attendais dans ce livre n'y était pas.
Bien sûr, il aurait pu être bien quand même.
Mais honnêtement, il y a beaucoup d'autres choses qui ont gâché ma lecture.
D'abord, comme je vous le disais, on se retrouve propulsé dans un monde qui a perdu une grande partie de sa population masculine. Au début, on vit le cauchemar de loin, par la radio d'un groupe exilé dans la nature. Je trouve ça DOMMAGE! Où est le suspense? Où est la terreur? Nous sommes tout aussi exilés que les personnages et on vit la catastrophe comme s'il s'agissait juste d'une vieille info au journal télévisé.
Ensuite, le plus gros problème de ce livre pour moi :
L'auteur a fait le choix d'une histoire sur une société de femmes MAIS le personnage principal est un garçon! Alors là, ça m'a fait tout drôle. Pourquoi choisir un héro? Pourquoi? Ca n'a aucun sens, franchement. Parce que ça nous prive totalement de cette plongée dans la société matriarcale qu'il aurait été intéressant de découvrir.
Mais le pire, c'est que notre héro n'a pas vraiment de charisme. Il ne porte pas l'histoire. Il la survole tout comme l'auteur survole son propre livre. Pas de plongée dans les sentiments, pas d'introspection, rien. Et dans ce monde où les femmes ont tous les pouvoirs, notre gros bébé Kellen fait sa diva parce que sa mère doit partir quelques jours pour le boulot. Argh, j'étais choquée quoi! On nous promet une histoire avec une société matriarcale et on se retrouve avec un ado boudeur en personnage principal? Pitié, un peu de sérieux!
Les autres personnages principaux sont tous aussi fades que Kellen, en plus. Il s'agit de deux adolescentes qui ont une relation qui m'a dérangée avec Kellen. Un genre de fascination pour ce garçon puisqu'il est l'un des derniers hommes survivants de la planète. C'était bizarre, qu'elle soit toujours là à lui lécher les bottes tandis que lui les trouvait soûlantes. Mais bon sang, où sont les femmes fortes et sur qui repose le poids du monde? C'est pas avec des nunuches que le monde de Patneaude va continuer à tourner rond.
Au niveau de l'intrigue principale du livre, elle ne s'est pas révélée plus intéressante. Sur fond de politique, de virus et de lutte de pouvoir, on ne fait que survoler le tout sans jamais réussir à se poser. Une grosse première partie du roman parle de Kellen à la maison, Kellen qui va en cours, Kellen qui va à la bibliothèque. Ensuite, il surprend une conversation et d'un seul coup, il devient l'homme de la situation...Mouais, alors qu'il pleurait limite cinquante pages avant parce que sa mère ne serait pas là pour lui faire ses pâtes bolo?
Comme vous l'aurez compris, ce roman n'était pas fait pour moi.
Et j'ai eu beaucoup de mal avec le point de vu de l'auteur sur les femmes.
D'abord il nous dit que puisque tous les hommes sont morts, le monde n'est que grandeur et douceur parce que les femmes sont tellement parfaites. Plus de guerres, plus de prisons, plus de délinquance.
Et puis à un moment, il y a tout qui nous explose à la figure. Finalement, les femmes sont trop méchantes et diaboliques. Euh, il est où le juste milieu? Parce que bon, soit c'est le pays des Bisounours, soit c'est l'enfer sur terre...Pas très réaliste comme vision du monde.
Mon seul réconfort a été que ce livre ne fait que 200 pages :p
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire